Ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d’aller en Enfer. Amen.
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Farther Away :: Le Jeu :: New-York
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Ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d’aller en Enfer. Amen.
Ce n’est pas personnel, c’est uniquement les affaires.
Du haut de ce grand building constitué de 50 étages, Thomas contemplait derrière la grande baie vitrée de son bureau au sommet de la tour les différentes lumières de la ville qui aspiraient les étoiles pour faire place à la technologie nouvelle de ce siècle. Les passants disparaissaient dans l'ombre de la terre ferme tandis que les voitures roulaient à une vitesse folle ne laissant derrière elles qu'un sillon de fumée en ce mois de novembre.
En 216 ans d'existence, l'homme d'affaire en avait vu des choses. Belles, moches, utiles ou simplement artificielles mais toutes ces choses ne l'avaient pas intéressé. Non. Lui ne pensait qu'au pouvoir, à la conquête de ces grandes villes. Et avant d'en arriver où il en était, il s'était battu. Tué beaucoup de personne pour sa survie, manipulé des simples humains et surtout écrasé d'un pied ferme et intolérable ceux qui avaient voulu l'arrêter. Oh, il savait très bien qu'il avait réussi. Maintenant, il pouvait se laisser à la fascination sur le pouvoir qu'il avait. Les gens ne le contredisaient jamais, on lui obéissait au doigt et l'oeil car ils savaient que leur sort était inéluctable s'ils ne le respectaient pas. S'imposer, c'était ça la survie, le règne du conquérant. Bien sûr, il avait supprimé sa part d'humanité au fil des années. Empathie, générosité, pitié. Tout cela n'existait plus et à sa grande satisfaction bien entendu.
Armes, proxénétisme, drogue. Thomas gouvernait en maître avec une poigne de fer tout ce joli trafic qui l'enrichissait chaque jour un peu plus et appauvrissait les plus pauvres. Règle d'or : écraser sinon c'est toi qui te fait écraser mon vieux. Un diction, une ambition, une vie et il était comblé comme ça pour le restant de son existence.
Même son frère n'appelait plus pour prendre de ses nouvelles et c'était tant mieux. Ce pauvre gamin de Devon ne faisait que lui rappeler qu'il avait une famille et qu'il devait l'aimer. Thomas les détestait. Le détestait surtout lui. Ce pauvre homme ne savait que boire, baiser, fumer et errer de villes en villes, il n'avait aucune ambition et donc aucun intérêt. Il serait mort que rien ne changerait.
Cependant, il y a deux semaines, le corps d'une de ses prostituées les plus rentables fut retrouvé égorger comme un porc dans une ruelle sombre de Brooklyn. Puis un dealer. Une autre femme de joie et ainsi de suite jusqu'à être 5 dans le noir tableau.
Et ça le contrariait. Beaucoup. On pourrait dire que ça l'enrageait même de savoir qu'on voulait lui causer du tort. Non, il n'avait pas de peine pour ces pauvres gens mais si ça continuait comme cela, plus personne ne voudrait faire affaire avec lui et ça sentait mauvais, très mauvais. Il savait qu'on le visait, qu'on cherchait à l'affaiblir et son panel d'ennemi était bien trop long pour qu'il ait le temps de tout analyser. Mais, il avait le pressentiment qu'il allait devoir s'en charger lui même.
Une sonnerie de portable retentit dans l'immense bureau plongé dans le noir. Le vampire saisit son portable rapidement, décrochant en même temps tout en s'arrachant à la contemplation de la grande cité.
« Allo ?
-Mr Weisman, ici Jeff. Je suis désolé de vous déranger mais je crains avoir une mauvaise nouvelle..., le fidèle assistant avait bégayé sur les dernières syllabes, déglutissant assez fort pour que Thomas l'entende distinctement.
-Dites-le. Je n'ai pas de temps à perdre, d'un ton sec et froid.
-Un sixième corps... enfin sûrement sept... Je n'ai pas compté les dégats collatéraux. Au Link, Monsieur. »
L'heure n'était plus à discuter mais à l'action. Sans prévenir, le vampire raccrocha avant de saisir son long imper et de sortir de l'immense bâtiment pendant que l'orage résonnait au-dehors. Le Link, le tout premier bar de strip tease et lieu de jeux clandestins dans la cave qu'avait créé Thomas avec l'argent récolté au tout début de sa « carrière ». Cela ne pouvait, de toute évidence, être une coïncidence.
L'odeur du sang encore frais et au chaud ne tarda pas à venir chatouiller les narines du « jeune » homme pendant qu'il entrait dans ce lieu qui avant sentait la fumée de cigare et résonnait de musique langoureuse sur lesquelles se déhanchaient les danseuses bien sélectionnées. Mais ce n'était maintenant qu'une ambiance morbide qui régnait dans ce charnier de putréfaction.
D'on œil sans émotion ou de compassion, Thomas traversa la longue pièce contemplant les cadavres des clients et des employées. Egorgés. La même méthode à chaque fois comme pour la première victime. Le sang s'écoulait lentement de leur gorge encore chaude.
C'était donc cela les dégats collatéraux précisés par Jeff. Impitoyable, il emjamba quelques corps encore jusqu'à parvenir à hauteur de son assistant fidèle et vampirique. Le jeune blondinet se retourna rapidement vers lui, l'oeil hagard.
« Ce n'est que le début, le pire est dans la cave. »
Joie. Soupirant, Thomas le poussa d'un geste de la main sans douceur ni brutalité pour des cendre là où se trouvait les vraies victimes. Et en 216 ans d'existence, c'est la première fois que l'homme d'affaire se retrouva décontenancé devant la scène d'horreur devant lui et passa discrètement une main devant sa bouche, déglutissant discrètement quand il entendit le jeune vampire descendre derrière lui.
Ce que l'on pouvait appeler avant un homme était exposé au milieu de la pièce, jambes et bras écartés pour apparemment avoir plus de facilités pour coudre quatre autres membres en dessous de ceux qui étaient naturellement attachés. 8 membres au total. Thomas reconnut l'un de ses fidèles lieutenants, Sergio, celui qui gérait ses jeux illégaux dans Brooklyn et les membres accrochés devaient être ceux de son assistant...
Reprenant contenance, le brun se tourna vers Jeff avant de pousser un rictus énervé.
« L'homme de vitruve. Intéressant. Nettoyez moi tout ça. Brulez s'il le faut »
Rapidement, il sortit, s'allumant une cigarette, sortant de cet endroit funeste pour prendre l'air frais de la nuit sous une pluie devenue averse.
Qui pouvait faire une mise en scène aussi perverse ? Des lycans ? Non, ils n'auraient pas pris autant de minutie et de temps à faire tout cela. Un autre vampire ? Possible mais il aurait plutôt bu le sang au lieu de laisser tout cela comme ça. Un de ses subordonnés ? Moins possible, ils étaient soit hypnotisés soit trop effrayé pour oser le provoquer. Les chasseurs ? Mmh, ça c'était déjà plus plausible. Des chasseurs vachement redoutables même mais tout était possible de nos jours. Ils étaient de plus en plus entraînés pour qu'on ait peur d'eux, ça ne l'étonnerait qu'il y en ait assez tordu pour faire un spectacle comme celui-là.
Soupirant, il jeta sa cigarette à moitié terminée pour monter dans sa voiture. Thomas avait toujours détesté avoir un chauffeur, il préférait avoir le contrôle sur la route, en fait il adorait avoir le contrôle sur tout.
Démarrant à pleine vitesse, il ne tarda pas à arriver chez lui, une immense villa sécurisée pour son plus grand bien être.
Comme à son habitude, il s'installa dans son fauteuil en cuir dans le noir, regardant la pluie continuer de tomber sur ses jardins. Un verre de whisky plus tard, il méditait encore sur l'horreur qu'il venait de voir. Ce n'était pas possible. Si tout cela arrivait aux oreilles des haut dirigeants des vampires encore plus puissants que lui. Il allait avoir droit à des engueulades en répétition et à être sous haute surveillance. Cela serait finit la liberté de faire ce que bon lui semblait.
Il devait à tout prix régler ce problème avant qu'on ne s'intéresse à lui, à moins que ça ne soit trop tard maintenant...
Re: Ça vaut la peine de mourir, ça vaut la peine de tuer, ça vaut la peine d’aller en Enfer. Amen.
Tout en vaut a peineWelcome To My Land Of Shadow
Il était certain que la mort n’avait pas le même sens pour chaque être censé qui foulait le sol de ce monde. Que le point de vue sur le concept soit religieux ou scientifique, la grande faucheuse planait au-dessus des cieux, s’imposant ainsi comme le seul véritable Dieu, seule entité capable de décider qui vivait et qui mourrait. Elle s’immisçait dans les esprits, dans les rêves, dans les actes et dans les erreurs commises par les mortels. Celui qui la craignait n’était pas plus faible que celui qui ignorait son poids jusqu’à la dernière heure. Choisir de ne pas y penser c’était porter un masque, imposer une pensée rigide, fixe, immuable et, qu’est-ce qui était plus immuable que la mort ? Ainsi, cette ombre qui passait dans les yeux avant que le corps ne devienne cadavre était la véritable reine de ce jeu macabre.
Il est difficile d’estimer combien de personnes, sur cette vaste terre, pouvaient mourir à chaque seconde. Contentez-vous d’imaginer qu’à chacune de vos inspirations, une dizaine de personnes rendent leur dernier souffle. Sentez-vous ainsi à quel point vous n’êtes rien ? Votre existence n’a de sens qu’à vos yeux et elle est toute aussi fragile que celle d’un autre. Alors, pourquoi lui et pas vous ? Estimez donc la chance que vous avez de voir votre poitrine se soulever inconsciemment à chaque instant, cette chance qui peut se briser à n’importe quel moment, chérissez-là avant la fin.
Cette fatalité était le mode de pensé d’un homme au regard mordoré. Chaque événement de sa vie avait appuyé un peu plus sa théorie qui consistait en un concept simple : aucune vie n’avait de réelle valeur absolue. Les faits étaient les faits et les grands hommes de l’histoire de simples pions disposés là, pièces sans la moindre volonté, sorties directement d’une usine abstraite qui en fabriquait des milliers, semblables en tout point. Il n’était pas fou et ne rentrait dans aucune de ces cases que les psychiatres américains chérissaient plus que tout comme si elle leur donnait une prise sur leur propre folie. Il était simplement réaliste et avait posé cette théorie comme toile de fond, comme excuse aux desseins qu’on lui demandait d’accomplir.
Depuis tout temps, philosophes et simple d’esprits s’interrogeaient sur la nature profonde de l’homme. Ce dernier était-il fait pour répondre au concept abstrait de bien ou au concept abstrait de mal ? Les réponses variaient en fonction des cultures et des époques mais aucune n’était absolue. Le mal n’était pas un concept si abstrait que ça lorsqu’on y réfléchissait bien. Il ne dépendait pas des circonstances ou de la volonté de celui qui l’avait produit mais de sa source. Chaque chose était source de tous les maux du monde et le mal était simplement le moteur de l’évolution sociologique ou scientifique. Sa source la plus puissante se cachait dans le cœur des hommes et non dans les murmures d’un quelconque diable à la queue fourchue. Cet exorde du mal ainsi bien ancré dans la vie avait donné naissance à une entité aussi puissante que la mort, une entité qu’aucun mortel n’avait pu saisir ou même approcher, une entité que les plus anciens manuscrits dénommaient Ténèbres tant ils n’y connaissaient rien. Ce mot, seule accroche physique du concept, présents dès les premiers écrits prouvait bien qu’elles étaient là dès le début, comme un antonyme à la mort. Elles poussaient les hommes au mal et donc à l’évolution, défiant au mieux les plans de la grande faucheuse, établissant ainsi que l’ennemi de la mort n’était pas la vie et que le bien ne s’opposait pas au mal. La mort et les Ténèbres étant les seules à s’affronter, se servant de la vie comme échiquier.
Cette conception de l’existence, la futilité de la vie et l’opposition entre mort et ténèbres, soutenait le paradigme de cet homme et justifiait chacun de ses actes, chacun des ordres suivit à la lettre, chacune des vies volées. Sa lignée avait toujours servit les Ténèbres, entretenant avec un lien particulier. Ainsi, lorsqu’il disait que ses ordres venaient de tout en haut, il n’évoquait pas un Dieu quelconque caché derrière un nuage mais, la source du mal. Aucun des membres de sa famille n’avait terminé sa vie par la mort, juste par l’obscurité. Beaucoup de gens comptaient sur lui, il était le héro de ceux qui avaient su s’ouvrir à une autre façon de penser et avaient de servir les Ténèbres. Cette servitude abjecte qui contraignait jusqu’à son âme était ce qui l’avait fait venir sur Terre, sur ce monde misérable.
Le pouvoir par les mots, c’était ça la magie. Nul besoin d’une définition complexe remplie d’hésitations et de conditions. Le pouvoir par les mots, tout simplement. Les mots étant des symboles, il serait plus correct de parler de ceux-ci. Les sortilèges les plus puissants n’étaient pas invoqués par des mots créés par des mortels mais bien par des symboles intemporels. Il serait stupide de croire au hasard, chaque chose était disposée en ce monde d’une manière bien précise. Chaque être avait sa place et sa fonction, chaque objet son rôle.
Le rôle de cet homme aux yeux vifs était de concentrer assez de ces symboles pour un très puissant sortilège qui pourrait enfin terminer la partie d’échec entre la mort et les Ténèbres. Chacun des mondes devait porter ces symboles et le rituel pourrait enfin commencer. Il choisit de commencer par la Terre, monde au combien fragile et autodestructeur, nid parfait de sacrifices.
Les symboles étaient de toutes sortes et, ceux qui l’intéressaient étaient liés à la vie. Le sang, la chaire, les os et d’autres éléments devaient être prélevés sur des cibles de choix. Extraits d’innocents – autant qu’un être humain puisse être innocent -, ils n’avaient aucune valeur, il fallait les extraire ce ceux qui avait augmenté leur valeur obscure en volant des vies. Ainsi, il était à la recherche de tueurs.
Ses recherches le menèrent dans une des plus grandes villes de ce monde, New York. Il ne comprenait pas tous ces gens en admiration devant un symbole de la déchéance humaine mais qu’importe, il n’était pas là pour juger des condamnés. Dans sa mission, il était aidé d’acolytes décérébrés, volés à la mort. Des créatures au regard étrange, pantins parfait à la bouche cousue. Ils étaient ses yeux et des pions de maigres qualités. A travers leurs iris mort, le héros des Ténèbres avait pu choisir ses cibles disposées si facilement qu’on aurait presque dit qu’elles l’attendaient. Le Destin se montrait clément avec lui.
Les cibles en question composaient une bande illégale, mafia quelconque qui se donnait de l’importance en esclavageant l’autre et en tuant pour l’exemple. Ainsi, il s’assurait de trouver dans cette organisation de nombreux êtres à la forte valeur obscure. Des hommes et femmes dont le penchant pour le mal ne faisait que grandir à chaque jour que la mort leur laissait.
Les premiers sacrifices n’étaient que des tests effectués par ses propres esclaves alors qu’il était occupé à créer de véritables alliés bien que temporaires. Le nécromancien n’était pas stupide. Sa magie était puissante et la cause pour laquelle il agissait était noble mais, la mort pouvait lui tendre un piège à n’importe quel moment. Ses pantins lui avaient montré d’autres créatures peu ordinaires comme des vampires, des lycanthropes et quelques sorciers. La prudence était donc de mise avant d’entrer véritablement dans le jeu.
Les alliés qu’il créait dans le fond d’une cave où la puanteur de la mort l’enivrait étaient d’apparence très jeune. Les corps de base étaient ceux de jeunes garçons échappés à la vigilance de leurs parents. Pour les sortilèges, l’enfant mutilé était symbole d’innocence volé. Les corps étaient ainsi délestés de leurs attributs masculins comme pour les ramener un peu plus à leur état originel. La peau était ouverte à de nombreux endroits, laissant le sang s’échapper selon des traits bien précis comme s’il s’agissait d’un dessin. Des os ressortaient à certains endroits. Les yeux, la bouche et les narines étaient cousus et les oreilles tranchées. Au niveau des mains, la peau était soigneusement enlevée. Le corps était ainsi privé de ses cinq sens dans un rituel macabre. Il se poursuivit par le retrait du cœur, partie du corps censée représenter les émotions. L’organe fut simplement brûlé par un feu corrompu. La dernière étape consistait à découper avec toutes les précautions du monde le cou, ne laissant la tête, siège de la pensée, reliée au reste du corps par la colonne vertébrale. A ce moment, les symboles tracés dans la chaire s’illuminèrent d’une lumière mauvaise et le corps s’enflamma d’un feu noir. La fumée s’éleva quelque instants de la combustion très rapide et forme devant le nécromancien une ombre d’une taille enfantine. La silhouette était illuminée d’une paire d’yeux dorés fixés sur son créateur. La chose ainsi faite était redoutable. Elle disposait des cinq sens prélevés sur le corps fragile. Elle avait la force de dix hommes grâce aux os échappés du cadavre et gardait toute ses facultés mentales, uniquement privée de ses sentiments. L’ombre était même capable d’entrer en contact avec les vivants grâce à la chaire mutilée de signes maléfiques. Chaque étape du rituel avait été nécessaire à la création de cet être qui fut rejoint par neuf autres.
Maintenant que ses arrières étaient assurés, les véritables sacrifices allaient pouvoir commencer.
© Jawilsia sur Never Utopia
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