Vampire sur un paquebot

Sherry n'avait jamais vu la mer. Ses pères l'avaient déjà emmenée au bord d'un petit lac vert, qu'elle avait baptisée "le petit lac vert". Mais la mer, cette vaste étendue de bleu, lui était complètement inconnue. Dans les livres et sur les tableaux, l'eau était d'un bleu ciel éclatant. Arrivée au port de Manhattan, elle eu un haut le coeur. L'odeur du poisson séchant au soleil était si forte qu'elle aurait cru voir une aura verte planer au dessus des stands des marchands. Voulant fuir cette infection, elle se jetta au bord au muret étendu d'un bout à l'autre du port, qui la séparait de la mer. Enfin arrivée au bord de l'eau, elle ouvrit grands les yeux et respira un grand coup.
L'eau qu'elle avais toujours immaginée bleu était noire de pollution. Des îlots de détritus baignaient dans cette immense marre noire.
Des relents d'eau sale lui montèrent jusqu'au cerveau. La nausée n'était pas bien loin.

Les mains sur sa bouche, elle courru à la recherche d'un endroit dont l'air serait plus sain. Elle arriva près d'un groupement de personnes et ne pu plus avancer. Les doux parfums de femmes calmèrent ses narines. Elle pris quelques instants pour observer ceux qui l'entourraient.

Il y avait une vingtaine de personnes, toutes bien habillées. Certaines portaient de lourdes valises, d'autres n'avaient que leurs vêtements sur eux. Mais tous voulaient se rendre sur un cargot, immense. Les femmes se glissaient entre les hommes. Les hommes se donnaient des coups de coude afin de freiner les femmes.
Sherry n'eu pas de mal à se trouver un chemin à travers la foule. Un contrôleur se trouvait bien à l'entrée du bateau, mais personne ne s'inquiétait de sa présence. Sherry ne connaissait absolument pas sa destination, mais peu l'importait. Quoi qu'elle puisse faire ou dire, personne ne se souçiait d'elle alors l'idée de cette aventure lui fit beaucoup de bien.

L'intérrieur était richement décoré et sentait le propre. Des gens fourmillaient dans toutes les allées, cherchant à manger, à boire, se divertir, rejoindre des membres de leur famille...
Mais personne ne l'attendait, alors elle décida de visiter l'endroit au rythme qui lui plairait. Elle mangea un sandwich oublié sur une table, se baigna pendant quelques heures dans une piscine gigantesque, regarda la télévision dans une salle de jeux... et alla se reposer dans un petit cagibi. Les jours se suivirent et une routine finit par s'installer. Mais qui n'en aurait pas voulu ainsi?
Etre dans le luxe, sans payer le moindre dollar : le rêve !

Mais une voix masculine fini par annoncer la fin du voyage, prévue pour dans quelques heures. Sherry prit le temps de finir son film et se dirigea vers la sortie. Le bateau était accosté au port, et le contrôleur était au même endroit qu'à son arrivée. Etant donné que son autorité avait étée nulle ou presque, elle s'avanca gaiement vers la sortie, sans essayer le moins du monde d'être discrète.

Arriva se qui devait arriver, Sherry se fit interpellée par l'homme. Elle ne s'en soucia pas et continua d'avancer. Il lui courru après et agrippa son bras. Elle fit semblant de pleurer en lui expliquant qu'elle ne retrouvait plus ses parents et qu'elle pensait les retrouver dehors. Cet imbécile ne voulu rien comprendre et la plaqua derrière lui , l'empêchant de bouger d'un pouce.
Après quelques minutes, Sherry commenca à se sentir vaseuse. Elle regarda autours d'elle, l'homme la bloquait toujours et ... le soleil brûlait sa peau!
Elle poussa le contrôleur, mais ses forces étaient déjà considérablement réduites. Cela ne servit qu'à l'ennerver encore plus. Les minutes passèrent et elle sentait ses forces lui échapper.

Les passagers descendant du bateau étaient moins nombreux maintenant, Sherry voulu mordre l'homme. Mais le port était rempli et elle se ferait remarquer à tous les coups.

Peu de temps après, Sherry se sentait au bord de la mort, elle sortit ses crocs et vis un homme blond, assez jeune s'approcher d'elle.

Ashray se baladait tout seul sur le port de Nice. La tête basse, les deux mains dans les poches, l’esprit plongé dans ses problèmes. Il avait réussi à convaincre Keira de le laisser sortir tout seul quelques heures. Le lycan était donc là, à errer sous le soleil de Nice, ne sachant pas trop quoi faire. Il s’arrêta et s’appuya à un lampadaire, levant les yeux au ciel, cherchant quelque chose dans le vaste ciel bleu qui s’étendait au-dessus de lui. N’y trouvant rien, il baissa le regard. Ses yeux prirent pour cible une jeune fille brune aux prises avec un homme, un employé du bateau vu son uniforme. Il ne semblait pas se rendre compte que la jeune fille qu’il maltraitait était à deux doigts de tomber dans les pommes. Il ne fallut que peu de temps au lycan pour reconnaître une vampire qui souffrait du soleil. Bon bah, allons l’aider, ça fera une petite distraction pour les dix minutes à venir.

Il attrapa l’homme par l’épaule et le força à se retourner, lui faisant remarquer qu’il faisait mal à cette jeune fille. L’homme expliqua que c’était une clandestine et qu’elle n’avait rien à faire sur ce bateau. Ashray leva les yeux en l’air, sortit son chéquier de sa veste et lui en tendit un d’une valeur de dix-mille dollars, lui demandant de faire comme s’il n’avait jamais vu cette fille. Comme l’homme semblait assez choqué et aussi assez d’accord, le lycan pris la vampire dans ses bras et descendit du bateau. Ses blessures le lancèrent pour lui rappeler qu’elles étaient là pour toujours, symbole de ses actes et de la longue suite d’échecs qui lui servait de vie.


Il porta la vampire jusqu’à un café du coin, l’installant bien à l’abris des rayons mortels du soleil. Lentement, elle revint à elle. Le lycan s’assit en face et commanda deux sodas qui arrivèrent rapidement. Lorsqu’elle fut totalement remise, il lui dit après avoir siroté quelques gorgées de son coca :


« Ce n’est pas très malin de se balader au soleil comme ça. Tu devrais faire plus attention, tu ne tomberas pas toujours sur quelqu’un de suffisamment riche pour t’aider. »


Ouais, d’ailleurs, il venait de claquer dix mille dollars pour quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Une vampire qui plus est. Mais bon, il n’avait pas vraiment de notion de la valeur de l’argent. Alors voilà, ce n’était pas aussi grave pour lui que pour quelqu’un d’autre.


« Je m’apelle Ashray » lâcha-t-il l’air toujours blasé.

Sherry était vraiment mal barrée. A deux doigts de mordre cet imbécile, elle sentait ses forces la quitter. Sa vie aurait pu défiler devant ses yeux si cet homme ne l'avait pas sauvée. Elle ne comprenait pas.
Pourquoi faisait-il cela? Ce jeune homme lui était complètement inconnu, mais il venait de lui sauver la vie.
Comment avait-il su sa nature? Aucune pencarte n'indiquait sa mort prochaine.
Pourquoi avait-il autant d'argent sur lui? Pourquoi était-il prêt à les sarifier ainsi?

Sherry était souffrante à cause des rayons du soleil, mais ces questions la perturbaient encore plus. Son corps lui faisait mal, ses sensations humaines lui revennaient. A trop regarder le soleil responsable de ses maux, sa vue était devenue floue et la lumière lui donnait un horrible mal de crâne. La douce voix de son sauveur l'appaisait un peu, la chaleur et la force de ses bras autour de ses épaules finissaient de l'appaiser.

Arrivés à l'interrieur d'un café assez proche du port, Sherry repris ses forces et ses esprits. Son coca, payé par l'inconnu, descendit tout seul et lui fit un grand bien. Cet homme était décidément fort aimable, bien qu'il parraissait réservé dans son costard d'homme d'affaire.

"Ce n'est pas très malin de se balader au soleil comme ça. Tu devrais faire plus attention, tu ne tomberas pas toujours sur quelqu'un de suffisament riche pour t'aider."

Sherry était touchée de l'attention que lui portait l'inconnu, mais elle ne l'écoutait que d'une oreille. La lumière du café mettait en valeur les reflets dorés de ses cheveux et ses yeux étaient d'un bleu magnifique,... Cet homme aurait très bien pu être un de ses clients.
Peut-être lui permetterait-elle un coup gratuit, après tout, il lui avait bien sauvé la vie.

"Je m'appelle Ashray" lui dit-il. Ainsi donc, l'inconnu avait un nom.

Sherry commencait à avoir de l'affection envers cet Ashray. L'acceuillir entre ses bras ne lui déplairait pas tellement. Mais lui dévoiler ses charmes directement le ferait fuir. Ce jeune homme semblait lassé de la vie, il fallait donc à Sherry lui donner une source de ...distraction.

"Je me suis fait avoir par ce garde, j-jeeee suis assez nouvelle dans ce domaine. Personne ne m'a expliqué comment faire, et personne ne m'a jamais aidé... Je ne sais pas comment vous remercier."

Elle espérait qu'Ashray devine ses sous-entendus. Mais dans le cas oû ils se feraient trop discrets, elle lui fit le coup du "Sherry, pour vous servir!".

Elle lui tendit la main au dessus de la table en lui présentant un large sourire écarcillant ses yeux noisettes et dévoilant ses dents blanches. Elle resta quelques secondes dans cette position en attendant sa réaction.

L'imbécile n'a même pas réagit! Sherry était choquée. Elle lui avait fait des avances et lui a présenté son plus beau sourire, et lui n'en a rien eu à foutre. D'habitude, les gens étaient reconnaissant de sa gentillesse et de ses bons services. Ils lui accordaient souvent quelques pièces supplémentaires dont ses pères n'avaient pas connaissance, tous étaient ravis en retournant chez eux. Cet accord mettait tout le monde de bonne humeur. Mais cet Ashray daignait lui accorder le moindre regard! Lui qui avait été si gentil en la sauvant des griffes du contrôleur... décidément, elle ne savait plus dans quelle case replacer son sauveur.

« Et tu ne pourrais pas trouver quelqu’un comme toi qui saurait t’aider et te guider ? Après tout, t’as des « parents » comme tout le monde. »

Et le voilà qui essayait de se débarrasser d'elle. Cela ne se passerait pas comme ainsi. Elle n'avait que lui, et même s'il se montrait grossier, elle ne le laisserai pas partir si facilement. En plongeant son regard dans les yeux de son interlocuteur, elle trouva la force de raconter sa vie.

Afin de l'avoir plus longtemps à ses côtés, et d'acquérir sa compassion, elle n'essaya pas de synthétiser son histoire. Elle lui expliqua ses doutes face au comportements de ses pères, leur abandon dans le Broonx et sa renaissance sous cette nouvelle peau. Elle lui raconta également comment elle s'est rendu compte de l'existance de surnaturels, comment elle a dû tuer pour survivre, et comment elle s'est retrouvée sur le bateau.

Elle ne versa aucune larme pendant son recit. Elle racontait sa vie pour la première fois, et elle ne voulait pas paraître faible. Elle détourna enfin les yeux et repris contact avec la vérité.
Sherry se sentait maintenant un peu gênée d'avoir débouler sa vie à un inconnu, même si cet inconnu venait de sacrifier dix-mile dollar pour elle.

Pour se racrocher à son image "de fille forte" elle conclu son récit avec un:
"Comme quoi, mes gentils "parents" m'ont abandonné en me laissant pour morte, et vous êtes le seul "autre" que je croise réellement. Alors je vous suis vraiment reconnaissante de m'avoir sauvée"

Si là, elle ne décrochait pas un regard, au moins, elle ne savait plus quoi faire pour lui!

Hourra ! Ashray montrait enfin une réaction face à son récit. Il....réfléchissait. C'était déjà ça de pris. Sherry se demandait se qui pouvait occuper ses pensées.

Il répondit à ses questions silencieuses en s'allumant une cigarette et en commandant un whisky. Elle aurait aimé en goûter un, mais il l'aurait certainement mal pris, et de toute façon, elle n'avait pas quoi payer et Ashray avait déjà été très généreux pour aujourd'hui.

Il tira un coup sur sa cigarette avant de lui dire:
"Ecoute, je ne suis pas ton héros, je ne suis pas ton prince charmant qui est venu te sauver du méchant. Je ne peux pas t’aider. Si je t’ai sortie du bateau, c’était parce que ça aurait pu être dangereux pour les nôtres que des centaines de personnes voient une fille se désintégrer au soleil"
Et bien, s'il n'était pas son prince charmant, il y ressemblait assez bien! Ashray était un beau jeune homme, riche mais sans l'apparence d'un bussiness-man et qui ne porte pas d'alliance... un parti pafait, au fond.
Mais il se montrait préoccupé et blasé par l'opinion des gens. Elle se dit que personne ne pouvait être parfait et qu'il était trop mignon que pour rester bloqué sur ces petits détails.

La bouteille arriva, et Ashray but son premier verre d'un coup sec. A croire que tout le monde avait ses petits problèmes. Mais ceux de Sherry étaient sur le point de se résoudre. Avec Ashray, elle aurait de l'argent gagné facilement, un toit oû aller et quelqu'un pour lui tenir chaud. Décidément, il lui plaisait de plus en plus.

Il fallait juste qu'elle leur trouve un point commun, ou quelque chose qui les raproche un tant soit peu.
Ashray souffla une bouffée de sa cigarette, et l'odeur parvint à Sherry. Elle tourna la tête pour expulser la fumée de ses narines. Elle respira un grand coup et l'odeur d'Ashray lui vint : un mélange de parfum de marque et du pelage d'un chien mouillé. Elle ne pu retenir une légère grimace avant de se rappeller la nature de son sauveur.

C'est tout naturellement que La question lui vint en tête :
"Et vous, comment ça s'est passé?"

Elle s'accouda et posa délicatement le bout de ses doigts sous son menton, prète à écouter son récit.

Dans cette position, elle était prète à écouter un long, long récit.
Sherry se replongeait petit à petit dans le regard bleu de son interlocuteur. Elle se demandait comment un si homme beau, généreux, et riche pouvait se retrouver à sa table. Quelle vie passionnante pouvait-il être en train de vivre? Peut-être était-il né dans une famille très riche, peut-être avait-il été adopté par un couple américain,...selon Sherry, un jeune-homme bien habillé ne pouvait avoir été élevé que par un couple homosexuel. Ou être homosexuel lui aussi...

Alors donc, il avait été élevé par un couple homosexuel.
Et à propos de son enfance? Etait-il un garçon bien sage ou plutôt turbulant? Avait-il beaucoup d'ami? Et à présent?

La vie d'Ashray semblait bien remplie. Il ne lui avait encore rien dévoilé et déjà elle l'avait démasqué.

Sherry ne pu retenir un sourire en attendant le récit de son beau blond. Il commenca:
"J'ai été mordu par un gars pas net du côté de New-York"
Et elle lui répondit, mentalement bien sur:
ce "gars" est de très bon goût! Mais il n'a pas interêt à roder autours de SON Ashray

"Et moi aussi j’ai dû me débrouiller tout seul." quel pauvre petit ange.. à présent, elle serait à ses côtés et plus rien ne pourrait lui arriver.

"Ça m’a attiré des tas de problèmes avec ma copine" tu m'étonnes, avant leur rencontre... QUOI ?! MAIS COMMENT CETTE GARCE AVAIT-ELLE EU, NE SERAIT-CE QUE L'IDEE DE TRAINER AUTOUR DE SON Ashray!! ET DE SE FAIRE APPELER SA "COPINE" ....alors qu'Ashray était déjà le sien! C'est elle qu'il a sauvé des griffes du garde, et pour qui il a sacrifié tout son argent, pas pour cette immonde créature!!

"Mais bon, on est toujours ensemble." Mon pauvre Ashray, mais qu'est-ce qui t'a pris... Rhalala, ne t'inquiète pas, tu en seras bientôt délivré, ... enfin, par une coincidence tragique, bien entendu.
Et tu seras enfin libre. Et entièrement dévoué à ta petite Sherry.

Les pensées de Sherry, étaient loin de ce café et elle était mentalement perdue dans son image d'un futur merveilleux en companie de son beau blond. Elle se voyait déjà dans un monde surcoloré oû Son prince venait la secourrir pour l'enmener sur son cheval blanc...
Elle fut ramenée à la réalité terrestre par le doux son de la voix d'Ashray.

"D’où tu viens en fait ? Tu t’es nourrie récemment ou tu veux que je te fournisse de quoi boire?"

Elle était ravie qu'il s'interresse à elle et à sa vie passée.
Elle commenca par lui répondre que sa "première naissance" était dans le Broonx il y a longtemps. C'était certaienement pendant une guerre parce qu'elle ne se souvient du départ de son papa et parce qu'elle ne peut pas oublier la famine qui avait rongé le village, et lui avait finalement pris sa mère.
Effectivment, sa première naissance n'avait rien d'enviable.

Mais elle lui expliqua, assez brièvement cette fois, que ses pères l'avaient sauvée et éduquée comme leur fille. Jusqu'à se qu'ils ne se lassent d'elle et la laissent mourrir au coin d'une ruelle.

Depuis, elle vivait par ci, par là... alors elle ne pouvait pas venir d'un endroit précis. D'ailleurs, elle lui précisa qu'elle n'avait pas de logement pour le soir.

Elle changea de sujet avec une rapidité étonnante afin de lui expliquer sa soif. Et bien, non, elle n'avait pas vraiment soif, enfin, elle avait déjà eu bien plus soif que maintenant. Mais l'idée qu'elle puisse se nourrir de son amoureux lui semblait irrésistiblement interressante.

Alors elle lui menti qu'elle était assoiffée, certainement à cause de l'incident du bateau, et qu'elle était heureuse de trouver oû se nourrir si rapidement. Elle lui avoua qu'elle ne connaisait pas les environs et qu'elle ne savait pas oû aller.

Et...si les choses se passaient bien, et si son prince blond la laissait assouvir ses pulsions dans une ruelle, ou un motel... les choses risquaient de se dérouler encore mieux, et cela, à son grand plaisir.

De nouveau, Ashray n’écouta pas la moitié de ce qu’elle raconta. Ce n’était pas de sa faute mais d’un autre côté, il ne faisait pas non plus d’efforts. Sherry lui précisa qu’elle n’avait pas de logement pour la nuit. Alors la fille elle se tape l’incruste sur un bateau en mode tranquille et elle ne prévoit pas l’arrivée ? Eh bah. Avec un peu de chance elle espérait se taper l’incruste chez lui. Aucune chance. Genre il allait ramener n’importe qui chez lui alors qu’il y avait Keira ? Ouais, puis il allait monter un élevage de lamas suisses à New-York, c’était évident. Elle lui dit ensuite qu’elle était assoiffée. Pourquoi elle lui racontait ça ? Ah oui, parce qu’il lui avait demandé. Mais quel crétin. Pourquoi il était toujours obligé de s’intéresser aux autres ? Pourquoi il ne les envoyait pas paître ? Il n’était jamais trop tard pour bien faire après tout. Mais, si elle était vraiment assoiffée, elle risquait de dévoiler leur secret. Et sur qui la faute allait-elle tomber ? Sur bibi bien sûr. Vie de merde.

Bon, réfléchissons. Il n’avait pas envie de lui donner son sang et ils ne pouvaient pas sortir d’ici. Peut-être leur fallait-il un miracle. Un miracle est demandé table 32 au « Petit restaurant de la plage ». Un miracle arrive effectivement. Un ami à Ashray vint lui dire bonjour. Enfin, ami, c’était vite dit. Il ne connaissait même pas le nom de ce gars roux aux yeux bruns. Il avait des amis roux ? Bizarre tout ça. Bon bah, le voilà le repas de Sherry. Il se leva, lui serra la main et lui demanda de le suivre, faisant un signe à la vampire pour qu’elle les accompagne. Le gars sans nom le regarda bizarre lorsqu’il le conduisit dans les toilettes. Une fois la porte principale verrouillée et après avoir vérifié qu’il n’y avait personne, il colla une droite au gars qui l’envoya à terre. Rien de bien méchant, juste le temps qu’on lui prenne un peu de sang.


« Tiens, vas-y, bois. », lui dit-il avant de se reculer un peu.


Ca aurait sans doute été plus simple de lui proposer son sang. Mais, il n’y avait que Keira qui avait le droit de planter ses crocs dans sa chaire, non mais.

Bon, c'est vrai qu'il ne lui a pas sauté dans les bras en apprenait qu'elle était libre cette soirée-là, mais il n'a pas tiré la gueule non-plus. Elle se trouverait bien un gars gentil chez qui passer la nuit, des gens comme ça, il ne devait pas y en avoir qu'au Broonx, ça se saurait. Mais elle serait bien déçue de ne pas dormir dans les bars de son blondinet. Peut-être n'était-il pas pret pour entamer une relation avec elle, ou bien il se sentait gêné de ses sentiments envers elle, ou alors il voulait se faire désirer. Oui, il voulait certainement qu'elle lui courre après.

Ashray réfléchissait, les yeux perdus dans le lointain... peut-être pensait-il a leur futur, lui aussi. Son regard se fixa sur quelque chose derrière elle. Sherry sentait la colère pointer en elle en se jurant qu'une autre femme ne serait pas l'objet des pensées de son amoureux pour bien lontemps. D'un regard noir et les crocs au bord des lèvres, elle se retourna vers l'inconnue. Heureusement pour l'humain, celui-ci était un homme, roux qui plus être.

Ashray semblait content de le voir, il se leva et se diriga vers lui.
Elle commenca a douter de ses nouvelles convictions... Ashray provenait d'un couple homosexuel, il ne pouvait pas être heureux de croiser cet homme. Et puis, il avait toujours montré son bon goût, et cet inconnu était ...

Ashray serra la main de l'inconnu, ce qui fut un soulagement pour elle. Il lui fit signe de les suivre, se qu'elle fit sans réfléchir. Il les menaient aux toilettes, pour hommes, bien sur. Sherry en profita pour inspecter les lieux. Elle se demandait bien oû son sauveur voulait en venir... certainement pas un plan à trois... enfin, pas dans les toilettes en tout cas.

Il donna un coup de poing à l'inconnu, qui se retrouva sur le sol, et lui dit :

"Tiens, vas-y, bois." avant de se reculer.

Mouais, elle s'était immaginé à quelque chose de différent. Elle aurait préféré goûter à la chair de son amoureux. Bien qu'en y réfléchissant, cela aurait été dommage de l'abîmer.
Alors elle s'agenouilla près de l'inconnu. Elle remit en place une mèche de cheveux qui lui tombait sur les yeux, et se retourna pour remercier son généreux donnateur.

Elle planta ses crocs dans le cou de l'homme qui se réveilla. Mais l'important flot de sang qui s'évacuait de son corp le paralysa. Lorsqu'il n'eut plus la force de se débattre, elle se retourna pour demander s'il fallait mieux le laisser, ou en finir tout de suite.

Effectivement, laisser un corps ne contenant plus aucune goutte de sang, allongé dans les toilettes d'un café parraîtrait louche pour les humains.
Mais partir et le laisser là, avec sa mémoire fraîche, ne semblait pas vraiment mieux.

Le sang,... ce breuvage était une pure merveille, Sherry en raffollait. Celui du rouquin était délicieusement sucré, mais elle ne pouvait pas en profiter comme elle l'aurait souhaité. Dans son idéal, elle dévorait d'abord les poignets et mordait tous les dix centimètres environs pour remonter jusqu'au coup oû le sang avait une saveur légèrement différente, plus consentrée. Elle s'était rendue compte, un soir, en observant un chien errant qu'ils savourait la viande de la même façon. Mais ce spectacle aurait pu effrayer son prince charmant, alors elle bu proprement, en ne laissant que des traces aussi discrètes que des aiguilles.
Une fois son repas terminé, Ashray réfléchis sur la suite des évênements. Il la fit sortir en premier et la suivit peu de temps après. Sherry ne savait pas quoi faire, ou que dire. Peut-être allait-il avoir trop peur de dévoiler ses envies. Peut-être n'avait-il pas d'endroit oû aller. Peut-être avait-il d'autres choses urgentes à faire...
"Bon, j'imagine que je ne peux pas te laisser là"

Magnifique, il venait de lire dans ses pensées et de prendre les devants. Elle se laissa faire, soumise comme la femme reconnaissante qu'elle se devait d'être. Elle le suivit dans une voiture d'une pure beauté. C'était un bolide d'un grand chic, parfaitement adapté à son propriétaire. Sherry ne savait pas si c'était à elle de faire un premier pas... Mais son amoureux semblait savoir ce qu'il faisait, alors de son côté, elle ne fit rien.

A travers la vitre, elle apperçu un port. Il devait certainement lui préparer une ballade en barque, une technique romantique pour lui avouer ses sentiments. Mais une barque,.. ça n'est franchement pas très confortable. Elle fut surprise de voir que la port avait une partie VIP, et elle le fut encore plus lorsqu'elle comprit qu'elle était réservée au blondinet.
Il l'emmena dans un grand bateau, elle déduisit que c'était un yacht parce que tout les hommes très riches en avaient un. Mais le sien était le plus imposant, et à un moment, elle se demanda s'il ne représentait pas une réplique du Titanic tant la décoration était belle et soignée. Il l'emmena dans une pièce splendide. Sherry commencait à apprécier son rôle de femme silencieuse. Dans sa tête, elle mijota un petit plan pour la suite ; si Ashray était meneur dans la vie réelle, il apprécirait certainement d'être coincée sous une femme dominante.
Elle laissa encore quelques instant à son homme avant de tenter une approche directe. Justement, celui-ci fit le tour de la pièce pour fermer les rideaux. Plus aucun doute pour la vampire, il se sentait prêt à recevoir la réconpense pour toute la gentillesse dont il avait fait preuve envers elle.

Il alla se chercher un verre d'alcool, elle ne su pas dire lequel, et de toute façon, ce n'était pas cela qui l'interressait le plus. Une fois le verre remplit, il se jetta dans un fauteuil et lui proposa:

"Tu veux quelque chose à boire, ou autre ?"

Décidément, cet homme pensait à tout. Il était tout bonnement parfait. Elle aurait pu répondre "autre" et lui sauter directement dessus, mais cela aurait été trop facile et d'autres femmes lui ont certainement déjà sorti ce coup-là.
Alors elle décida de boire en rajoutant " Merci, je crève de soif. " et en le remerciant d'un de ses plus beaux sourires. Etant donné qu'elle ne savait pas quelle boisson choisir, elle prit la même qu'Ashray et reconnu le Whisky qu'un de ses anciens clients lui avait déjà servit. Il avait mentionné qu'il coûtait bonbon, et avait expliqué plein d'anecdotes sur le breuvage. Bien entendu, sa mémoire était sur-développée depuis sa morsure, alors elle pu les répèter entre quelques gorgées.

Elle sentit un léger flou brouiller ses pensées, et reconnu l'effet de l'alcool. Elle décida d'en faire profit, et se plaignit auprès de son homme d'avoir chaud tout en replaçant une mèche de cheveux derrière ses oreilles. Elle continua dans ce jeu en enlevant sa veste et en la jetant sur un fauteuil. Elle s'approcha de sa future proie, mais ne cessa pas de le fixer, cela donnait un effet "sauvage" qu'elle recherchait. Elle s'assit sur ses genoux et le plaqua au fond de son siège avec sa force de vampire et profita de ce léger choc pour embrasser son prince charmant.