Come-back to the London Eye [Laana/Devon]

Après un court sommeil, Laana se réveilla … seule. Un coup d’œil lui appris que Devon était partit. Une partie d’elle était déçue de cette absence et l’autre assez satisfaite. Au moins, il avait le mérite de la surprendre, ça changeait. Que dire de plus ? Rien. La vampire se leva encore toute pataude et se dirigea vers son lit où elle ne tarda pas à vite retrouver le sommeil. Elle ne rêva pas cette courte nuit. En fait elle ne rêvait quasiment jamais. Se sieste nocturne prit fin tôt le matin, vers six ou sept heures.

La vampire bailla longuement et réarrangea ses cheveux avant d’aller ouvrir la porte à celui qui venait la déranger. Si ça se trouve, c'était un banal humain qui venait pour de la paperasse hôtelière. Non quand même pas à cette heure-ci. Quoi qu'il en sois, ça n'avait aucune importance. Elle tomba nez à nez avec un bouquet de fleur. Charmant. Fatiguée, elle marmonna :

« C’est bon Riky, casses-toi avec ton bouquet de fleurs pourrave, je suis pas d’humeur. »

Et sur ces mots, elle bailla et claque la porte avant que son bouquet de fleurs sur deux pattes n’ait eu le temps de rouvrir la bouche. En fait, elle n'avait même pas réfléchit. C'était peut-être une autre tête derrière l'amas de fleurs parfumées. Qu'importe. Laana avait besoin de sommeil, autant que possible. Inverser ainsi son cycle jour-nuit pour sortir avec un lycan était difficile à supporter. Pourtant, ça en valait le coup. Elle était vraiment pas mal sa grosse peluche taille XL. D'ailleurs, elle aurait bien apprécier pouvoir se rendormir dans ses bras. Mais bon, on ne peut pas toujours avoir ce qu'on veut.

Laana ne s’était pas tout de suite rendormie. Lorsqu’elle entendit la poignée émettre un claquement étrange, elle ne bougea pas. Si c’était Rickie, elle l’enverrait pleurer dans les jupes de sa mère avec l’art et la manière. Si c’était un quelconque danger, il était un peu stupide pour se présenter armé d’un bouquet de fleurs et, elle avait suffisamment confiance en elle pour savoir qu’elle pourrait aisément repousser tout ennemi mal préparé et un peu bête. Ce n’était ni Rickie, ni un ennemi. C’était juste sa grosse peluche. La vampire le regarda entrer du coin de l’œil. Contente de le revoir, elle ferma les yeux et fit comme si elle dormait toujours, juste histoire de voir sa réaction.

Elle entendit les fleurs se plaindre d’être ainsi vulgairement posées sur la table de chevet. Sentir le corps chaud du loup-garou contre le sien lui fit du bien. Frissonner lorsqu’il l’embrassa dans le coup lui suffit pour être sur un petit nuage. Elle ouvrit les yeux et lui sourit, heureuse qu’il soit enfin là. Doucement, elle se serra un peu plus contre lui et l’embrassa tendrement, essayant vainement d’oublier qu’il était à moitié dénudé.

« Elles sont belles ces fleurs. C’est pour qui ? », demanda-t-elle le regard rieur.

Laana ne s’attendait absolument pas à sa réponse :

- Mais pour toi, ma petite guimauve toute douce !

Que les fleurs soient pour elle, la vampire s’en doutait bien. C’était le surnom qui était pour le moins déstabilisant. Laana était une combattante, une vampire et, à la limite, une princesse. Etre qualifiée de guimauve, elle trouvait ça presque insultant. Comme preuve de son mécontentement, elle haussa un sourcil et le regarda comme pour lui laisser une dernière chance de se rattraper. Le lycan semblait visiblement s’être rendu compte de sa connerie et resta con un moment avant de sortir une phrase à laquelle Laana ne savait absolument pas que répondre :

- Tu sais que les pingouins peuvent être homosexuels. C'est fou.

Non, elle ne savait pas. Pour être honnête, jamais elle ne s’était intéressée aux pinguins ni aux homosexuels. Alors les pingouins homosexuels n’étaient pour elle qu’une vaste énigme dont elle se fouttait royalement de la solution. Mais qu’est-ce qui passait dans la tête de Devon ? Il n’était pas bourré ou alors très peu. Aucune odeur d’alcool, aucun regard hagard, rien qui pourrait lui permettre d’avancer sur cette piste. Rien sauf peut-être ce sourire béat, ce sourire fier. Alors soit il était franchement plus con que ce qu’elle pensait, soit il avait pris un coup sur la tête. Au fond, elle ne savait pas laquelle des deux options elle préférait.

Pour continuer dans l’absurde, elle reçut un baiser et des caresses. Si c’était sa nouvelle technique de drague, elle était honnêtement à revoir, voire même à oublier. Et pour clore cette « conversation » comme elle avait commencé, il s’en alla dans la salle de bain d’où elle entendit l’eau couler du lavabo. Laana ne comprit pas et ne chercha pas non plus à comprendre.

Dehors, la lune était encore haute. Maintenant qu’elle était réveillée, autant en profiter avant que son compagnon ne sorte une nouvelle connerie plus grosse que lui. Rapidement, elle attacha ses cheveux en une queue de cheval haute et laissa s’en échapper quelques mèches. Sa tenue fut composée d’un simple débardeur, d’un jeans, d’une paire de bottes et de son fidèle manteau noir qui était à lui seule une belle armurerie. Pour ne pas partir sans prévenir, elle vint frapper à la porte de la salle de bain pour dire à travers :

« Je vais faire un tour en ville mon petit pingouin des galapagos »

Bah quoi ? Il l’insultait librement, elle avait bien le droit de lui rendre la pareille. C’était déjà une chance qu’elle lui ait pardonné son énorme bourde du restaurant. Maintenant que son message était transmis, Laana sortit de l’hôtel comme elle était entrée : discrètement. Dehors sa quête nocturne fut aussi rapide que sanglante. La vampire était une chasseresse et, ces derniers temps, la chasse n’avait pas eu la place qu’elle devait dans son esprit. Devon y était trop présent. S’éloigner ne serait-ce qu’une heure ou deux du loup-garou devrait lui faire du bien. Ses pas la guidèrent sur les toits d’où elle pouvait observer la ville silencieuse sous une pluie fraiche d’été.

A son retour, ses cheveux noirs étaient mouillés et, le soleil n’allait pas tarder à se lever. C’était la cause principalement de son retour. La chasse avait été parfaite et, sa soif rassasiée. Devon dormait dans leur lit. Quel faignant celui-là. Difficile à croire que c’était un loup-garou pure souche. D’ailleurs, leur union ne devrait-elle pas lui poser un cas de conscience ? Visiblement non puisqu’elle laissait la question à plus tard. Sa préoccupation majeure était de prendre une bonne douche et de se changer.

Une fois qu’elle fut prête, elle vint s’asseoir sur le lit et décida de réveiller son homme. Comment ? On va faire simple hein ? Elle le secoua comme un pruneau. Oh Dieu, qu’est-ce qu’il était lourd, une chance qu’il soit tout en muscle. Quand il ouvrit les yeux, elle le lâcha et sourit :

« Debout, c’est l’heure, le soleil est presque levé. »

Devon se réveilla plus ou moins grâce aux bons traitements de Laana. Il la regarda avec des yeux fatigués mais illuminés d’une lumière quelle ne connaissait pas. Il s’assit à côté d’elle en se frottant les yeux comme un enfant ce qui eut le mérite de faire sourire la vampire. Et dire que ce gars-là était un loup-garou.
Doucement, il lui prit la main et lui caressa en même temps la joue. Ces petits gestes d’affection faisaient du bien surtout qu’ils étaient encore rare.
- J'ai réfléchi hier soir. Tu me plais, Laana. T'es difficile, tu te laisses pas faire, t'es chiante, fière puis attachante, intelligente et magnifique. Dès la première nuit avec toi, j'ai craqué. Quand j'ai découvert que t'étais une vampire, j'ai jamais voulu te tuer, tu avais peut être pris trop de pouvoir sur moi. Mais maintenant, je me rends compte de ce qu'on est en train de faire, on n'a pas le droit et tu le sais très bien. Je ne veux pas qu'il t'arrive du mal.

Ces mots perturbèrent Laana. D’un côté, il lui disait presque qu’il l’aimait, de l’autre il lui rappelaient qu’ils n’avaient pas le droit. Rien que d’être assise à côté de cet homme à le regarder et à sentir son cœur battre si vite quand il la caressait, elle enfreignait toutes les lois de sa race. Pire encore, elle faisait honte à ses ancêtres. D’un autre côté, il la rendait heureuse, bien plus que tous les vampires de la noblesse réunis. Était-ce vraiment si mal d’être heureuse grâce à quelqu’un qui devrait être notre ennemi ?

-Mais, j'ai cette impression que tu as été faite pour moi, comme un modèle de perfection. Même si, je suis immature, irresponsable et que mes blagues sont stupides : je suis sûr d'une chose. Je ne veux pas te perdre et je t'aime Laana.

Ses yeux s’écarquillèrent légèrement. Ca, elle ne s’y attendait pas. Le pire, elle savait que c’était sincère, qu’il l’aimait. Pendant quelques secondes, elle beugga, fixant ses beaux yeux. Puis, tout à coup, elle se rappela que c’était à elle de réagir, de faire quelque chose. Mais quoi ? Est-ce qu’elle devait lui dire qu’elle partageait ses sentiments ? Elle n’en n’était pas sure. Il la rendait heureuse, elle aimait ses caresses, elle se sentait mal quand il était loin, elle fondait pour ses yeux, elle s’énervait contre lui mais ne restait pas longtemps fâchée et elle craquait sur son physique et sur tout le plaisir qu’il lui donnait au lit. Est-ce que ça voulait dire qu’elle l’aimait ? Pour éviter d’y répondre, Laana choisit de l’embrasser longuement et passionnément, posant sa main dans sa nuque pour approfondir le baiser.