Interview à Paris [PV Andrea]

Paris. Je m'y était déjà rendue quand j'étais encore un ange. Mais ça, c'était avant. On m'avait expulsé du Paradis, tout ça à cause de ce maudit Ashray ! Et me voilà condamnée à vivre comme simple humaine. Quel affront ! Quoi qu'il en soit, je travaillais désormais pour le New York Times et on m'avait envoyé à Paris pour faire un reportage sur la bourgeoisie française. Ce n'était pas le sujet le plus passionnant qu'il soit mais ça me permettait au moins de voyager. On m'avait conseillé un certain Andrea Hellyroad, un jeune homme riche habitant Paris. Je n'avais pas trouvé grand chose à son sujet sur Internet et je n'avais aucune idée de la personne à qui j'avais à faire ...
J'avais pris une chambre dans un hôtel non loin du centre et avait fait des recherches sur celui que je devais interviewer. J'avais réussi à trouver son adresse mais aucun numéro de téléphone n'était présent. J'aurais bien voulu le prévenir de mon arrivée au moins pour ne pas qu'on me ferme la porte au nez quand j'arriverai. Tant pis, je ferai avec.
Le lendemain matin, je pris un taxi et me dirigeai vers la maison de Mr Hellyroad. Les taxis parisiens sont tellement moins confortables que ceux que l'on peut trouver à New York ! J'avais pris un appareil photo ainsi qu'un bloc note pour retranscrire l'interview. Je m'étais soigneusement habillée pour ne pas paraître impolie. J'allais tout de même dans les quartiers bourgeois de Paris !

Après plusieurs minutes de route et quelques embouteillages, j'arrivai enfin en vue la villa que je cherchais. La taxi l'arrêta devant le portail et je payai le chauffeur en lui laissant un généreux pourboire. Celui-ci s'en alla après l'avoir remercié, me laissant seule devant le portail. Je cherchai une sonnette et la trouvai en dessous d'un haut parleur. J'appuyai sur le bouton puis parlai dans la petite boite noire :

- Bonjour. Je m'appelle Nwella Elmaï et je travaille pour le New York Times. Accepteriez-vous de faire une interview ? C'est pour un reportage.

Je n'étais vraiment pas douée pour faire ce métier, pas plus que je l'étais pour faire ange gardien. J'attendis patiemment qu'on le dise de déguerpir ou qu'on me laisse entrer.

Une journée banale sur un monde banal dans la vie d'un homme exceptionnel. Voilà comment pensait Andrea aujourd'hui. Habillé d'un simple jean et d'un t-shirt, il n'avait pas l'intention de sortir. Rien ne venait pour changer ses habitudes ou au moins le divertir un peu. Tout simplement, il s'ennuyait. Il avait beau sniffer jusqu'à l'excès, cela ne lui changeait pas les idées pour autant.Il était posé dans son tout nouveau canapé en cuir noir devant son écran plasma, la cigarette au bec, pour regarder des séries B (comme bidon) en boucle. C'était toujours la même histoire : une femme d'une association/organisation gouvernementale rencontrait un homme rebelle/militaire qui était contre ses idées au début mais ils tombaient amoureux à la fin. Point final.

- Va chier !

Andrea avait violemment jeter la télécommande par terre et s'était levé pour errer dans les différentes pièces de sa villa.
Il voulait plus, toujours plus. Il voulait qu'on lutte contre lui, qu'on lui refuse quelque chose alors qu'il pouvait tout acheter. Il n'avait pas sa place dans ce monde, dans son rôle. Il ne savait pas trop ce qu'il voulait au final. Quelqu'un qui aille dans son sens et lui fasse plaisir ou une personne qui aurait le courage de lui dire non ?

Ses pensées furent interrompues par la sonnerie du microphone du portail, nonchalamment, il se traîna jusqu'à l'entrée et décrocha sans dire un mot.

- Bonjour. Je m'appelle Nwella Elmaï et je travaille pour le New York Times. Accepteriez-vous de faire une interview ? C'est pour un reportage.

Le New York Times ? Elle venait de bien loin pour un simple reportage et puis un reportage sur quoi . Andrea haussa les sourcils. Au pire, il n'avait rien à perdre à la laisser rentrer. Après un instant, il répondit enfin :

- Entrez.

Cela aura au moins le mérite de lui faire de l'animation dans sa journée. Il ouvrit le portail électrique et alla sur son porche pour l'attendre. Les yeux fixés sur la personne qui arrivait, il alluma sa énième cigarette de la journée.

Après quelques secondes d'attente, une voix dans le microphone se fit entendre, suivie de l'ouverture du portail. Je souris, satisfaite, et passai le portail derrière lequel se dressait une immense villa. je restai bouche bée quelques secondes avant d'aller jusqu'à la porte d'entrée où m'attendait où m'attendait M. Hellyroad. Je m'attendais à mieux pour une personne aussi riche. Il était vêtu d'un simple T-shirt et d'un jeans. Je m'approchai et lui serai la main. Il était plutôt beau garçon avec ses cheveux châtains et ses yeux presque noirs. Il me faisait penser à ... Ashray. Je me sortis cette idée de la tête. Il n'était pas question que je pense à lui ! J'entrai dans la sublime demeure et observai ce qui m'entourait. Des dizaines d'objets rares et chers étaient disposés dans la pièce. Je voulais tout toucher, pouvoir tenir ces objets entre mes mains pour me faire penser qu'ils m'appartiennent. Je me retournai brusquement vers le jeune homme et attendis quelques secondes, le temps de trouver les mots :

- Je suis chargée de faire un reportage sur les hommes fortunés en France et vous m'avez été conseillé ... J'espère que je ne vous dérange pas, mais je n'ai trouvé aucun numéro de téléphone pour vous prévenir de ma venue.

J'essayais de me montrer la plus polie possible car je ne vouais pas paraître ingrate. De plus, je ne savais pas comment réagir face à un homme aussi fortuné ... Je regardai autour de moi et cherchai un endroit pour faire l'interview. Mais la maison était tellement grande que j'étais sûre que je n'en voyais même pas un vingtième de la place où j'étais. Je lui demandai :

- Vous avez une préférence de lieu pour faire l'interview ?

Je ne voulais pas m'imposer. Après tout, j'étais tout de même chez lui. Je vérifiai que j'avais bien pris mon bloc-note et attendis sa réponse.

Il tira une bouffée sur sa cigarette et la regarda de haut en bas, la faisant entrer à l'intérieur. Le jeune homme attendit qu'elle découvre ce qu'elle avait autour d'elle avant qu'elle ne se présente :

- Je suis chargée de faire un reportage sur les hommes fortunés en France et vous m'avez été conseillé ... J'espère que je ne vous dérange pas, mais je n'ai trouvé aucun numéro de téléphone pour vous prévenir de ma venue.

Ouais ouais ouais. Sur l'histoire du numéro, il s'en foutait un peu. Le but que son numéro ne puisse pas être trouvé était qu'il ne devait pas être trouvé pour qu'on l'appelle pour rien. Mais un reportage sur les hommes fortunés en allant le voir lui était quand même assez flatteur.

- Vous avez une préférence de lieu pour faire l'interview ?

Il jeta un regard à la dérobée autour de lui et réfléchit quelques instants. Il ne voulait quand même pas la déstabiliser ou la mettre à l'aise. Il l'avait accueilli alors c'était un peu son rôle de faire en sorte qu'elle se sente bien.
Suivant ses principes et après un instant de réflexion, il lui sourit et tendit son bras vers la double porte la plus proche.

- Je te propose le salon.

La devançant, Andrea entra dans la pièce et lui proposa de s'asseoir sur le canapé avant de se diriger vers le bar trois mètres plus loin.

- Mais avant de commencer, tu ne voudrais pas quelque chose à boire ? Histoire de se mettre à l'aise et de se détendre.

Sans se cacher, il l'observa et retint le plus possible son visage au cas ou. C'est vrai qu'elle était jolie mais ça ne l'influençait pas plus, il avait vu beaucoup de filles jolies qui étaient mannequins, avocates ou filles à maman. Ce n'était pas la première et ni la dernière d'ailleurs.

Tout en continuant de regarder la décoration, il me proposa de faire l'interview au salon et j’acquiesçai d'un signe de tête. je le suivis dans une pièce voisine et découvris ce nouvel endroit encore plus somptueux que le premier. Des dizaines d'objets plus intrigants les uns que les autres s'y trouvaient. Mon hôte me désigna le canapé sur lequel je n'osais m’asseoir. J'avais l'habitude du luxe avec Ashray, qui n'est pas une personne pauvre, mais jusque là, je n'avais pas vraiment eu le temps de penser à moi. "Protéger les humains à tout prix ! Donner sa vie pour les sauver !". Toujours le même blabla au Paradis Et même si je n'avais pas accompli ma mission de protéger Ashray, je n'étais pas libre pour Autant. Les anges n'ont pas la même liberté que les humains. Et je comptais bien en profiter maintenant que me voilà déchue.

- Mais avant de commencer, tu ne voudrais pas quelque chose à boire ? Histoire de se mettre à l'aise et de se détendre.

Je fus d'abord surprise qu'il me tutoie mais je n'y prêtai pas attention d'avantage. Je l'approchai du bar derrière lequel il s'était posté et regardai les diverses boissons. Ne sachant pas me décider, je lui dis simplement qu'il choisisse pour moi et continuai l'exploration de la pièce. Après quelques secondes, je remarquai qu'il n'y avait aucune photo accrochée au mur ni où que se soit d'autre. Je fronçai les sourcils à la recherche d'objets personnels mais en trouvai peu. Je le demandai par simple curiosité :

-Vous habitez seul dans cette immense villa ?

Je m'assis sur le canapé et sortis mon bloc note ainsi que mon appareil photo. Je vérifiai qu'il y avait de la batterie puis le posai sur une petite table. Je vérifiai que tout était bon pour l'interview puis j'attendis qu'il me rejoigne.

Elle le rejoignit derrière le bar pour voir les diverses boissons qui étaient proposées. Le choix étant presque illimité, Andrea la comprit quand elle lui demanda de choisir pour elle.
Pendant la préparation des deux martinis qu'il lui faisait, elle commença à lui poser des questions :

-Vous habitez seul dans cette immense villa ?

Andrea rigola doucement. Non non, il y avait au moins une centaine de personnes autour de lui là. Il lui apporta sa boisson et s'assit sur le canapé en face d'elle. Pendant un moment, il la fixa, essayant de formuler une réponse polie dans sa tête. Il n'allait pas lui balancer qu'il était toujours avec quelqu'un et se faire passer pour un schizophrène quand même. Il risquait de finir interné. Toujours en la regardant, il sirota son verre avant de répondre.

- Cela dépend des jours. Aujourd'hui je suis seul mais peut-être que demain, il y aura une cinquantaine de personnes dans cette pièce. Ça dépend de mon humeur à vouloir faire une fête. Ou alors, il ne pourrait avoir qu'une personne toute seule avec moi ce soir ou demain, c'est peut-être toi. Seul l'avenir pourra le dire.

Sans rien ajouter, il termina son verre. Andrea avait envie de s'amuser à son tour.

-Mais si on échangeait les rôles ? C'est moi qui pose les questions. Alors... Pourquoi venir me voir moi pour un reportage sur la bourgeoisie de Paris ?

Il avait poser cette dernière question d'un air énigmatique, gardant un petit sourire au coin des lèvres. Il adorait quand les gens se sentaient mal à l'aise ou égarés quand ils étaient avec lui. C'était la seule chose qui l'intéressait un peu dans le social.La psychologie humaine.

- Cela dépend des jours. Aujourd'hui je suis seul mais peut-être que demain, il y aura une cinquantaine de personnes dans cette pièce. Ça dépend de mon humeur à vouloir faire une fête. Ou alors, il ne pourrait avoir qu'une personne toute seule avec moi ce soir ou demain, c'est peut-être toi. Seul l'avenir pourra le dire.

Je le regardai et lui souris. Je pris mon verre et en regarda le contenu. Un martini ? Parfait ! J'en bus quelques gorgées. Pendant ce temps, le jeune homme me proposa sur un ton enjoué :

-Mais si on échangeait les rôles ? C'est moi qui pose les questions. Alors... Pourquoi venir me voir moi pour un reportage sur la bourgeoisie de Paris ?

Je le regardai quelques instants. Il était sérieux ? Je rigolai de bon cœur et haussai les épaules. Je me prêtai volontiers au jeu, réfléchissant à ma réponse. Moi qui m'attendais à voir une personne en costume très sérieuse avec un monocle et un air snob, c'était raté. C'était même tout le contraire. Je me retrouvais avec un mec qui est tout le contraire de sérieux. Mais à vrai dire, je préférais ça. Je finis par répondre :

- Vous êtes jeune, beau, riche, toutes les caractéristiques que les lecteurs attendent. Parce que faire un article sur un vieux chnoque n'est pas très intéressant ...

Je rigolai et finis mon verre que j'allai poser sur le bar. Si mon patron me voyais, je serais virée tout de suite. Mais quelle importance ? On peut bien s'amuser de temps en temps. Mais il ne fallait pas oublier que j'avais un article à rédiger et si ce jeu continuait, je ne saurai toujours rien sur lui en rentrant en Amérique.

- A mon tour de poser une question. Mm... Pourquoi vivre à Paris ? L'Amérique offre plus de possibilités, non ?

J'attendis sa réponse avec un petit sourire en coin. Ce jeu pouvait s'avérer très amusant.

- Vous êtes jeune, beau, riche, toutes les caractéristiques que les lecteurs attendent. Parce que faire un article sur un vieux chnoque n'est pas très intéressant ...

Il sourit, flatté. Elle avait utilisé les bons mots et c'était à son avantage. Heureusement qu'Andrea n'était pas vieux en fait. Il la regarda finir son verre et le poser sur le bar, au moins elle avait l'esprit d'initiative.

- A mon tour de poser une question. Mm... Pourquoi vivre à Paris ? L'Amérique offre plus de possibilités, non ?

Andrea réfléchit un instant, il ne savait pas lui-même pourquoi il ne vivait là-bas. Peut être parce que son père l'avait toujours défendu d'aller sur le territoire des vampires et parce qu'il n'en avait jamais eu envie. Il aimait sa banlieue et le luxe français, il ne voulait pas changer.

- Cela fait déjà deux questions que tu poses. Je vis à Paris parce que j'adore cette ville et j'y suis habitué et pour l'Amérique tout simplement parce que j'ai déjà tout ce que je veux ici. Les possibilités sont les mêmes quand on a l'argent nécessaire. Non ?

Andrea était toujours aussi amusé par ce petit jeu de questions-réponses. Et il voulait absolument le continuer pour s'occuper au maximum pendant cette journée.

- A mon tour ! Pourquoi avoir fait journaliste ? Les gens ayant un métier m'intriguent beaucoup.

Il alla poser son verre et se rassit à la même place, attendant sa réponse avec hâte. Ce n'était pas tous les jours qu'il rencontrait quelqu'un qui ne venait pas du même monde que lui.

- Cela fait déjà deux questions que tu poses.

Je roulai les yeux. Il s'agissait plutôt de deux questions en une.

- Je vis à Paris parce que j'adore cette ville et j'y suis habitué et pour l'Amérique tout simplement parce que j'ai déjà tout ce que je veux ici. Les possibilités sont les mêmes quand on a l'argent nécessaire. Non ?

Je hochai la tête et lui souris. Il n'avait pas tord. Je griffonnai quelques notes dans mon bloc puis reportai mon attention au jeune homme qui me posait une seconde question.

- A mon tour ! Pourquoi avoir fait journaliste ? Les gens ayant un métier m'intriguent beaucoup.

Je le regardai quelques instants, ne comprenant pas, avant de me rendre compte que lorsqu'on est riche, pas besoin de travailler. La rêve. Pouvoir voyager autour du monde, acheter ce que l'on veut, tout ça sans jeter de regards inquiets sur le porte-feuille.

- J'ai toujours aimé voyagé et ce travail me le permettait. Je n'ai jamais voulus faire journaliste, je n'ai même aucune qualification pour ça. Mais au moins, ça me permet de donner mon point de vue grâce à mes articles. Surtout que ces derniers temps, les surnaturels font couler beaucoup d'encre. Je pense que c'est la même chose partout dans le monde, pas seulement aux USA. Ecrire des articles sur ce sujet le permet de protéger les Humains à ma manière.

Lorsque j'ai été transformée en Humaine, les Anges ne m'ont pas lâchée sur Terre pauvre et à la rue. Pour les "services rendus" (pas beaucoup en soi), ils m'ont donnés un emploie au New York Times, un appartement à New-York et un beau petit paquet d'argent. Satisfaisant.
Je me rendis compte après seulement quelques secondes que j'avais dit le mot "Humain". j'aurais pu dire "habitants", ce que les gens normaux auraient dis. Mais c'était sortit tout seul. Cela faisait tellement d'années que je disais ça. J'espérais juste qu'il ne l'avait pas remarqué. J'essayai d'enchaîner avec une nouvelle question :

- Et vous ? Que pensez-vous des surnaturels ? Maintenant que leur existence a été révélée au grand jour ...

Le comble serait que lui-même soit un surnaturel. Quand j'étais encore un ange, je pouvais le savoir d'un simple coup d'oeil, s'il s'agissait d'un humain ou pas. Mais maintenant que je ne l'étais plus, j'avais perdu ce don. Quoi qu'il en soit, humain ou pas, il ne semblait pas bien méchant.

- J'ai toujours aimé voyagé et ce travail me le permettait. Je n'ai jamais voulus faire journaliste, je n'ai même aucune qualification pour ça. Mais au moins, ça me permet de donner mon point de vue grâce à mes articles. Surtout que ces derniers temps, les surnaturels font couler beaucoup d'encre. Je pense que c'est la même chose partout dans le monde, pas seulement aux USA. Ecrire des articles sur ce sujet le permet de protéger les Humains à ma manière.

Les humains hein ? Andrea savait qu'il n'y avait que les surnaturels pour utiliser ce terme. Il fronça les sourcils, si c'était une vampire il était dans le pétrin. C'était un lycan qui détestait se transformer mais cela n'empêchait pas que des vampires voulaient le tuer.

- Et vous ? Que pensez-vous des surnaturels ? Maintenant que leur existence a été révélée au grand jour ...

Sceptique, Andrea la regarda longuement. Et s'il lui disait qu'il était un lycan ? Non, ça se trouve elle était une vampire ou encore un agent de la secte satanique MASC, il ne fallait pas prendre de risque.  Mais en même temps, il l'aurait senti et si c'était la secte, elle l'aurait arrêté depuis longtemps. Prenant une grande inspiration et en inspirant-expirant doucement, il chuchotait presque :

- Je ne pense rien de tout cela. Tant mieux ou tant pis pour eux, ils sont nés comme ça et d'autres ont été transformé malgré eux. Dans tous les cas, aucun d'eux n'a choisi d'en être un. Donc, je ne comprends pas pourquoi, nous sommes obligés d'être... Enfin qu'ils soient marqués. Etre considéré comme un animal n'est pas très valorisant.

Mal assuré, il lui sourit. Dans sa phrase, il avait fait une grosse boulette. Il s'était nommé dans les surnaturels. Comprenant qu'il n'avait plus rien à perdre, il rajouta :

- J'en fais parti, j'espère que ça ne t'effraie pas ?

Il retrouva son assurance et son petit sourire amusé. Maintenant que c'était dit, il n'y avait plus qu'à la payer pour qu'elle ne le dise à personne et Andrea savait qu'il en avait les moyens.

Anxieuse, j'attendis sa réponse en me mordant les lèvres. Il me regarda quelques instants. J'étais fichue. Et pourtant, il répondit à ma question :

- Je ne pense rien de tout cela. Tant mieux ou tant pis pour eux, ils sont nés comme ça et d'autres ont été transformé malgré eux. Dans tous les cas, aucun d'eux n'a choisi d'en être un. Donc, je ne comprends pas pourquoi, nous sommes obligés d'être... Enfin qu'ils soient marqués. Etre considéré comme un animal n'est pas très valorisant.

Je fronçai les sourcils. Je n'avais pas rêvé, il avait bien dit "nous"! Je le regardai quelques instants. S'il était un surnaturel, je ne pouvais imaginer ce qu'il pourrait me faire à moi, petite humaine. Il mit fin à mes doutes :

- J'en fais parti, j'espère que ça ne t'effraie pas ?

Je ne savais comment réagir. Je ne savais pas de quelle race il était. Mais s'il était un démon, j'étais vraiment mal. je balbutiai d'une voix mal assurée :

- Non ... Enfin, presque pas ...

Je continuai de le regarder. Si j'étais encore un ange, je serais partie en deux coups d'ailes, mais ce n'était pas le cas. Je ne voulais pas qu'il me fasse de mal et je pense qu'il ne voulait pas que je publie dans le New-York Times qu'il est un surnaturel. Je me mordis les lèvres et pensai à ce que j'allais dire. Je finis par dire :

- Je suis aussi une surnaturelle. Enfin, pas tout à fait, j'étais plutôt. J'ai ... fait quelques bêtises pas vraiment pardonnable. J'ai failli tuer trois fois celui que je devais protéger et ça rigole pas vraiment au Paradis ...

J'essayai de sourire mais ça ressemblait plus à une grimace qu'à autre chose. J'essayai de me détendre et pris quelques grandes inspirations. Une idée effleura :

- Vous auriez fait quoi si j'avais été un agent de M.A.S.C. ? Et vous êtes quoi au juste ?

Je détestais ces personnes qui tuaient les surnaturels. mais je ne pouvais pas vraiment leur en vouloir, ils ne faisaient que protéger les humains après tout ... Mais quand même ! Comme Andrea l'avait si bien dit tout à l'heure, ils n'ont pas choisi d'être comme ça. personne ne choisit. C'est comme ça. Il faut laisser une chance au gens, même les personnes avec des crocs aiguisés et qui boivent du sang. On a tous droit à sa chance.

Il la regarda répondre en balbutiant :

- Non ... Enfin, presque pas ...

Faudrait savoir, soit elle l'était soit elle l'était pas, c'est tout. Ce n'était pas si compliqué.

- Je suis aussi une surnaturelle. Enfin, pas tout à fait, j'étais plutôt. J'ai ... fait quelques bêtises pas vraiment pardonnable. J'ai failli tuer trois fois celui que je devais protéger et ça rigole pas vraiment au Paradis ...

Oh, un ange. C'était la première fois qu'Andrea en rencontrait un. Il ne fit pas attention à la deuxième partie, ce n'était pas son soucis et puis tant que ce n'était pas lui, il s'en foutait. D'ailleurs son sourire en grimace était parfait !

- Vous auriez fait quoi si j'avais été un agent de M.A.S.C. ? Et vous êtes quoi au juste ?

Trop de question tue la question. Mais c'était une journaliste, il n'y avait pas de reproches à faire. Andrea émit un petit rire et haussa les épaules. Il ne savait pas quoi répondre, il n'aurait sûrement rien fait, n'aurait pas chercher à se défendre. Peut-être qu'il aurait essayé de les payer, c'est la seule chose qu'il pouvait faire. Andrea s'en foutait royalement en fait.

- Je n'aurais rien fait parce que je m'en fous de ce qui peut m'arriver, je ne sais même pas quel est le sens de ma vie ou l'objectif que je devrais me fixer...

Il fit un pause et répondit à la deuxième question avant de s'égarer plus loin et de partir dans un débat philosophique.

- Je suis un lycan. Tu sais celui qui bouffe tout le monde parce qu'il a rien d'autre à faire de sa vie.

Sur ces mots, il s'alluma une cigarette dans le plus grand silence et après une bouffée lui sourit gentiment. Juste histoire de montrer qu'il était pas si méchant que ça même si sa réputation de lycan le précédait.

- Je n'aurais rien fait parce que je m'en fous de ce qui peut m'arriver, je ne sais même pas quel est le sens de ma vie ou l'objectif que je devrais me fixer...

Je le regardai avec pitié. Pourtant, quelqu'un d'aussi riche devait bien faire quelque chose de sa vie ! J'avais envie de répliquer en lui posant de nouvelles questions, mais je tins ma langue. Il attendis quelques secondes avant de répondre à ma seconde question :

- Je suis un lycan. Tu sais celui qui bouffe tout le monde parce qu'il a rien d'autre à faire de sa vie.

J'esquissai un sourire au coin des lèvres, ne sachant pas vraiment s'il plaisantait. Mais maintenant que j'en savait un petit peu plus sur lui, j'était persuadée qu'il ne me ferait aucun mal. Pour confirmer mon idée, celui-ci lui sourit et je fis de même. Je regardai mon petit bloc de feuilles couverts de notes sur les réponses qu'il m'avait donné. Je lus entre les lignes. Ca devrait suffire pour un article. Quoique ... Au pire, j'improviserai. J'en savais assez sur lui désormais. Et il était évident que je ne parlerais pas de sa race dans l'article. Je le présenterai juste comme un humain très riche pas très intéressé par les surnaturels. J'aimais beaucoup ce qu'il avait dit à propos d'eux, "ils sont nés comme ça et d'autres ont été transformé malgré eux. Dans tous les cas, aucun d'eux n'a choisi d'en être un. ". J'étais sûre que retranscrire cette phrase en tout cas. J'arrêtai avec les questions pour l'interview, ça pourrait presque paraître déplacé après la conversation sur les surnaturels que nous venions d'avoir. Je regardai autour de moi, cherchant quelque chose à dire. Je jetai un coup d’œil par la fenêtre qui donnait sur la ville. Au loin, on pouvait voir la tour Eiffel s'élevant au milieu des petites habitations. Je me rendais compte que je n'avais vraiment jamais visité cette ville et que j'aurais bien voulu la découvrir. Si j'avais encore des ailes, j'aurais pu avoir une superbe vue aérienne de la ville et la parcourir en deux temps trois mouvements. Je trouverai surement du temps pour la visiter un de ses jours. Si seulement je n'avais pas à faire ce reportage ... Sauf que les humains, c'est obligé de travailler pour gagner de l'argent. Enfin, sauf s'ils sont déjà riches comme Andrea. Je me tournai vers lui et lui posai une dernière question :

"Qu'est ce que vous aviez prévu de faire aujourd'hui ?"

- "Qu'est ce que vous aviez prévu de faire aujourd'hui ?

Elle venait de regarder le tout Paris à travers la fenêtre et il ne fallut pas longtemps à Andrea pour comprendre que c'était la première fois qu'elle venait ici. Tirant une bouffée de fumée sur sa cigarette, il lui répondit :

- Me droguer, boire, fumer et me balader chez moi. Mais si c'est la première que tu viens à Paris, je pourrais te faire visiter.

Andrea lui sourit et pendant un instant espérait que ce qu'il venait de lui dire était juste passé pour un humour assez spécial. Qu'elle n'aille pas crier sur tous les toits qu'il était sous coke tous les jours. Histoire de pas se faire griller.
Sans attendre, il lui prit la main et l'emmena dans son garage. Une trentaine de voitures brillantes les attendaient sagement.

-Vu que c'est pour visiter et donc bien voir le panorama autant prendre une décapotable.

Il saisit les clés sur un portant accroché au mur et monta dans une Porsche noire. La capote s'enleva automatiquement et ensuite la porte centrale du garage s'ouvrit. Il vrilla son regard sur la journaliste et l'attendait seulement.