A Lycan's Diary 9 ans auparavant...
Un jour de pluie, j’étais encore une enfant.
Les gouttes, fruit de l’averse, s’écrasaient mollement contre les vitres du grenier. Et j’étais là, emmitouflée dans des couettes, accompagnée d’un petit cousin terrorisé et d’une gouvernante qui se tuait à me répéter que tout allait bien. Mais tout n’allait pas bien. Une petite fille de dix ans a des oreilles, et les miennes percevaient les cris venant d’en bas. Des hurlements, des horribles vocalises rauques et taciturnes qui me donnaient des frissons. Mes parents m’avaient envoyée me cacher au dernier étage, pièce secrète et inaccessible pour quelqu’un qui n’avait pas exploré la maison de fond en comble. Mes joues étaient rougies par le froid, et mes yeux par les larmes, que j’essayais inlassablement de retenir. Des vampires avaient attaqué notre demeure alors que toute la famille dinait tranquillement. La demeure des Maëlia était perdue dans une forêt, au beau milieu du Devonshire, qui était par la même occasion le territoire de mon père. Quels ignobles vampires !
Les bruits lourds et terrifiants qui venaient des étages inférieurs s’arrêtèrent finalement. Je regardai ma gouvernante avec des petits yeux suppliants. Pitié, que ma famille ait réussi à repousser cette attaque et non le contraire ! Enfin, après des minutes d’insoutenable tension, mon Oncle, le père du cousin qui s’était blotti dans mes bras remonta. Ils avaient gagné. Mais à quel prix ! Il se pencha vers moi pour m’annoncer la triste nouvelle. Ma mère était morte au combat et mon père était gravement blessé. Tellement blessé qu’on ne savait pas s’il pouvait subsister un jour de plus. Dans les victimes se comptaient aussi ma grand-mère maternelle que j’aimais de tout mon cœur et son mari. Ils s’étaient battus avec férocités, mais les vampires avaient eu raison d’eux.
Je ne sais pas si toutes mes phobies sont apparues ce jour-là, mais avant cette tragique journée, j’étais une jeune fille courageuse, sans peur. Désormais, j’ai peu de presque tout, sauf du combat. Ces pertes dans ma famille m’ont données des frayeurs incessantes, mais aussi une soif de vengeance et de combattre plutôt étonnante.
Alors que je descendis les escaliers pour retrouver la partie de ma famillequi était encore vivante, je pleurai à chaude larme. Ma tante, prise d’un instinct maternel me prix dans les bras avec son fils. Elle était quelqu’un de bien, et, on avait toujours répété que je lui ressemblais comme deux gouttes d’eau. Le même regard noisette, les mêmes cheveux bruns, le même petit nez et la même bouche fine et pâle. Elle nous serra fort dans ses bras, en nous réconfortant silencieusement. Un jour de pluie, j’étais encore une enfant.
1 an auparavant...
L'été s'annonçait radieux. La nature toute entière était en effervescence. Mais, je n'étais pas là pour admirer les beautés que le printemps avait offertes. Ma réspiration se saccada lorsque je ralentis mes foulées. J'étais sous mon apparance de canine, et mes pattes n'avaient pas courru depuis longtemps. Enfin, je trouvais repos sur une petite souche. Mon pelage roux, mes griffes, la sensation ultime que proccurait la chasse. Tout ça m'avait manqué. J'étais partie un an étudier à l'étranger. Me diplômer, en avoir finit avec toutes ces affaires d'humains me réjouissait. Mais, l'année que je venais de passer s'était effectuée dans le plus total anonymat. Adieu la course sous ma forme de loup. Ce n'était pas une très bonne idée de laisser ainsi reposer ses muscles, surtout pour le futur auquel j'aspirais. En contrepartie, ma forme humaine, elle, avait pu faire de l'exercice. Il fallait juste que j'égalise. Dans quelques semaines, un conseil viendrait ici pour examiner mes performances et juger si je pouvais devenir lieutenant. C'était un privilège rare pour les jeunes loup. Encore plus pour des jeunes louves. Alors, depuis un mois, je m'entraînais sans relâche, en espérant silencieusement arriver à mes fins.
Quelques mois plus tard, après sa journée avec le conseil.
Quel honneur. Mon rêve s'est réalisé, un pas de plus vers la vengeance de ma famille. Ils vont payer.
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